Famille Fauvet – Contre le FN

L’arrêt de la cour de Versailles ne lui est cependant pas si défavorable. Si la peine de trois mois de prison avec sursis est maintenue, si les amendes sont minorées, la peine complémentaire d’inégibilité est réduite de moitié: un an au lieu de deux en première instance. La cour, en effet, l’a relaxé du motif “injures publiques”, prescrites tut comme elle relaxe les manifestants anti-FN condamnés auparavant pour ce délit.

En revanche, la cour aggrave la qualification de l’agression sur Annette Peuvalst-Bergeal, l’élue socialiste molestée par Le Pen lorsque celui-ci se rend à Mantes-la-Jolie pour soutenir sa fille, candidate aux dernières législatives. De “violences en réunion” initialement, l’agression devient en appel “violences contre une personne détentrice de l’autorité”. “ça c’est beaucoup plus sérieux”, commente un avocat des parties civiles. Annette Peuvalst-Bergeal était enceinte ce jour-là d’une écharpe tricolore.

Tout est condamné

“Une seconde fois la justice est passée, et c’est le FN qui est condamné”, a commenté celle qui est devenue député, sitôt l’arrêt rendu. “Tout est condamné: le mode de fonctionnement du FN, le DPS, les idées, ce travail de sape de la société qui me révulse”. Son avocat, Me Desjardins, se félicite que “la cour prenne en compte qu’un candidat à la présidentielle, un homme qui a vocation a diriger le pays, se permette d’agresser une élue”. Me Galvaire, l’un des avocats de Le Pen, s’étonne de cette requalification: “Annette Peuvalst-Bergeal n’était pas dans l’exercice de ses fonctions”. Défenseur d’élus communistes, mis en cause par Le Pen, et tout juste relaxé, Me Tourniquet fait remarquer que cela, Le Pen ne le savait pas, lorsqu’il se précipite sur l’élue pour vociférer et agripper son écharpe…

Echo du centre du 18 novembre 1998

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