Chabatz d'entrar

Béronie a raconté cette coutume grotesque dans son “Dictionnaire patois”, “cérémonie” à laquelle il avait assisté.

Le dimanche précédent le jour de carnaval, vers midi, trois ou quatre enfants miséreux sortaient de l’hôpital de Tulle, l’un portant un tambour sur lequel il battait un air sans mesure appelé “lo merdoulado”, un autre portant, en haut d’une perche de 15 pieds, un pot d’excréments fumants.

Le cortège allait d’abord battre un ban à la porte du vicomte des Echelles, puis à celle des officiers de justice, qui suivaient le pot sur un monticule appelé le puy Saint Clair.

Sur ce puy devaient se trouver les manants et habitants de Tulle mariés dans l’année. Le greffier faisait appel, le Juge et le Procureur infligeant des amendes aux absents.

Chaque jeune marié devait jeter une pierre sur le pot, pulvérisé ensuite à coup de cailloux par les enfants, qui devaient pousser des hurlements le plus fort possible.

Béronie précisait: “Il paraît que les jeunes gens par là s’étaient affranchis du droit de cuissage (des vierges) par les seigneurs, par ce tribut avilissant.”

Il fallut attendre 1789 pour assister à la suppression de cette coutume d’initiative “noble”.

AE , écho du centre 14/02/1998

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