Lors de son premier passage à Oradour-sur-Glane, le 1er octobre dernier, Charles Gantzer, un des “Malgré-nous” Alsaciens, caressait l’espoir de pouvoir, un jour, revenir dans la cité martyre avec les jeunes de son association “Pèlerinage Tambow”.
Sept mois plus tard, son rêve s’est réalisé. Hier midi, il était sur le parvis de la mairie, aux côtés du maire Raymond Frugier et du président de l’Association nationale des familles martyres, Marcel Darthout, pour accueillir onze jeunes Alsaciens.
Ce séjour à Oradour-sur-Glane est chargé de symbole. C’est, en effet, la première fois qu’un groupe d’Alsaciens est reçu officiellement. “Cette visite inspire le respect, le dialogue et la tolérance”, a souligné Raymond Frugier avant de souhaiter qu’elle “permette d’entamer le processus qui mettra fin aux malentendus graves, passionnels, qui ont existé dan le passé, entre l’Alsace et le Limousin”.
La présence, dans la compagnie SS qui a perpétré le massacre d’Oradour, de 13 Alsaciens, dont 12 incorporés de force, – les “Malgré-nous” – a créé entre les deux régions, comme l’a déploré Charles Gantzer, “un climat très malsain de suspicion, voire de haine”.