Oradour Sur Glane – 10 juin 1944

La mémoire des vivants a fonctionné encore une fois à Tulle, ville martyre, qui se souvient de ces journées de juin 1944 qui ont endeuillées la plupart des familles. «Le 9 juin 1944, il a ouvert lui-même la porte aux allemands à 8 heures, il a été emmené pour vérification de papiers. il n’est jamais revenu.» Plusieurs centaines de fois le même scénario mémorisé dans une plaquette réalisée par Peuple et Culture Corrèze, s’est répété en ce matin du 9 juin 1944. Les allemands de la Das Reich ont ainsi quadrillé la ville et rassemblé tous les hommes sortis de leurs lits à six heures du matin, prenant en otages tous les hommes valides sous pretexte de contrôler les papiers, et assurant aux familles qu’ils allaient revenir. Regroupés dans l’enceinte de la Manu, un tri arbitraire et sadique a été fait, entre ceux qui allaient être pendus aux réverbères et aux balcons du quartier, et ceux qui allaient être envoyés dans les camps allemands de déportation d’où 101 ne devaient jamais revenir. 99 ont été pendus. Le 10 juin au matin, la même division prenait le chemin d’Oradour… Comme chaque année, c’est au cours d’un véritable rituel cérémonial que les tullistes ses souviennent. Une première cérémonie a lieu à Laguenne, où des résistants de l’AS informés que la Résistance avait pris la ville de Tulle, et venant récupérer des armes avec une camionnette se sont heurtés aux allemands de la Das Reich arrivés entre temps. Six d’entre eux ont été tués en combattant et en essayant de fuir et une stèle rappelle leur sacrifice. C’est ensuite à la gare de Tulle dans le quartier de Souilhac où ont eu lieu les pendaisons, que se rassemblent population et personnalités pour former un cortège qui effectue à pieds le parcours fait au soir du 9 juin par les corps des martyrs pour aller les enfouir sous la chaux dans une fosse commune. Aujourd’hui à cet emplacement se dresse un mémorial au pied duquel le Préfet Charles-Henri Roulleaux-Dugage, le Maire François Hollande, le Président du Conseil Général, les familles des victimes, les responsables de tout le monde ancien combattant, déposent des gerbes et se recueillent après avoir observé une minute de silence en présence des nombreux participants du monde civil, militaire et religieux.

l’Echo du Lundi 11 Juin 2001

[ RETOUR ]