Produit fossile qui se forme en 1000 à 2500 ans, la tourbe est le résultat de la décomposition de mousses (sphaignes) et d’herbes coupantes (carex) dans un milieu saturé en eau. Après un lent processus physique et biochimique, les débris végétaux se transforment en matières fibreuses et combustibles: la tourbe. Une tourbière s’épaissit de 1 à 2 mm par an, dans un environnement riche en plantes remarquables, comme le rossolis (Drosera rotundifolia), espèce carnivore aux tentacules brillants, ou la linaigrette aux ravissants épis semblables à du coton. La tourbe blonde légère, aérée, fibreuse, est un matériau jeune qui constitue les couches superficielles de la tourbière. La tourbe brune ou noire, plus compacte et humide totalement décomposée, est extraite en profondeur. Elle peut dater de 15 000 ans! Depuis les années 70, on utilise les tourbes pour la fabrication des terreaux industriels. Stables, sans germes de maladies, les tourbes sont la panacée des professionnels, qui savent contrôler avec précision l’arrossage et la fertilisation. Mais les terreaux de tourbe s’avèrent décevant pour le jardinier amateur. Inertes, ils sont dépourvus d’éléments nutritifs, ce qui nécessite des apports d’engrais réguliers. De plus, la tourbe blonde est appréciée pour sa capacité à retenir plus de 300% de son volume en eau.
En Limousin, il existe des tourbières (la tourbière des Dauges dans les monts d’Ambazac et la tourbière des Monédières en Corrèze) dans lesquelles on rencontre outre les sphaignes et les carex, des espèces carnivores (Drosera rotundifolia) ou autres linaigrettes.
Le jardin de l’Eveché à Limoges possède également un site où une tourbière a été reconstituée avec toutes ses richesses botaniques.