Lors du procès de Bordeaux, les avocats des S.S. donnèrent deux “justifications” au massacre:
La première était l’enlèvement du Sturmbannführer Kämpfe:
Le soir du 9 juin 1944, le commandant Kämpfe, isolé en avant garde d’une colonne de son bataillon revenant de Guéret sur la RN141 fût arrété par un groupe de maquisard FTP. (ce lieu se situe de l’autre côté de Limoges par rapport à Oradour).
Kämpfe était responsable du massacre de 40 maquisards au lieu dit “Poteau de Combeauvert”, il a été éxécuté avec son chauffeur 48 heures après son arrestation.
Argument réfuté par le fait qu’Oradour se situant en dehors des zones de maquis sûres, les S.S. eux mêmes étaient persuadés que Kämpfe était retenu aux alentours du lieu de son enlèvement. Des patrouilles du 3ème régiment “Der Führer” circulèrent pendant 3 jours dans le seul secteur de Saint-Léonard de Noblat, et certaines voitures arboraient même le drapeau blanc en vue d’échange avec des prisonniers maquisards.
Extrait du discours commémoratif du colonel Georges Guingouin le 6 septembre 1981 à St Léonard de Noblat:
“Au soir du 9 juin 1944, le Sturmbannführer Kempf, héros de la division bindée SS “Das Reich”, après avoir fait massacrer 31 maquisards creusois au Poteau de Combeauvert, dont certains, encore vivants, furent écrasés sous les chenilles de ses blindés, était capturé par le sergent Canou de notre 1ère Brigade F.T.P.F. …/…
Petit grain de sable dans les rouages de la machine de guerre, mais décisif au moment où une bataille titanesque se déroulait sur les plages normandes et où le corps de débarquement anglo-américain piétinait. Car, pour rechercher son officier enlevé, Lammerding retardera de quarante-huit heures le départ de la division, véritable armée à la puissance de feu redoutable, vers le front de Normandie…”.Georges Guingouin 1er maquisard de France , par G. Guiguoin & G. Monédiaire, Editions Lucien Souny.
La deuxième est l’existence du dépôt de munitions caché dans l’église:
En fait les munitions ayant explosé dans l’église ce jour là ont été déposées par les S.S. eux même et l’incendie de l’église ne fut pas accidentel.
Le temoignage du commandement FFI a permis d’établir que les unités maquisardes les plus proches se trouvaient dans la région de Nantiat, le 10 juin 1944 il n’y avait pas de Résistance organisée dans le village d’Oradour
La mort de Dickmann en Normandie dans la poche de Falaise a beaucoup servi Lammerding qui s’est retranché derrière le fait que c’était Dickmann qui était maître des opérations à Oradour.