Saint-Pardoux Radioactif – 20/11/1998

Le groupe de travail sur le lac de Saint-Pardoux se réunira aujourd’hui à la préfecture de la Haute-Vienne pour examiner les conclusions du comité technique. Ce dernier réunit les représentants de l’université de Limoges, de l’OPRI (Office de protection contre les rayonnements ionisants), de la DDASS, de la COGEMA et de la DRIRE. On en saura alors plus sur l’éventualité d’une remise en eaux, même partielle, du lac pour sauver la saison touristique. Une éventualité évoquée après l’observation de différents critères qui permettraient de remplir une partie du lac en intervenant dans le même temps sur la partie “malade”. Le professeur Decossas, du CEMRAD, a présenté l’avancée des travaux. Si la partie aval du lac reste dans la “banalité limousine”, il a confirmé qu’il y a “de fortes teneurs à l’arrivée du Ritord sur un secteur plus étendu que prévu (environ deux hectares).” Quant au phénomène proprement dit, il semble difficile à comprendre. Travaillant sur des données transmises par la COGEMA, la DDASS et l’OPRI, le CEMRAD a pu confirmer “la contribution des sites miniers” dans cette pollution. Mais les scientifiques attendent les résultats définitifs avant de se prononcer sur les conséquences précises.

Par ailleurs, la CRII-RAD s’est rendu hier dans une maison commune de Saint-Sylvestre dans laquelle de forts taux de radon avaient déjà été enregistrés. Algade, le laboratoire de la COGEMA y avait fait procéder à différentes mesures. La CRII-RAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) a réalisé ces mêmes mesures à l’aide d’appareils de types similaires. les résultats obtenus montreraient “que en effectuant des mesures 3/4 d’heures seulement après l’aération de la maison, Algade s’est mis en situation de sous-évaluer fortement les concentrations”, puisqu’il semble que quand la maison reste fermée plusieurs heures de suite, les taux de radon soient supérieurs aux normes admises (1430 Bq/m3 au bout de 3h30).

Les propriétaires de la maison avaient porté plainte contre la COGEMA en 1995 pour faire annuler la vente en raison de vices cachés. Les éléments de la CRII-RAD vont être ajoutés au dossier.

écho du centre du 20 novembre 1998

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