Saint-Pardoux radioactif

Michel Diefenbacher, préfet de la Haute-Vienne, à la sortie de la réunion convoquée hier après-midi du groupe de travail sur Saint-Pardoux, s’est voulu rassurant sur les conséquences de la pollution radioactive des boues du lac.

“Au vu des informations que nous possédons, a-t-il assuré, il n’y a pas de problème de santé publique.”

Une étude complémentaire

Conjointement avec Jean-Claude Peyronnet, le président du Conseil général, co-organisateur de la réunion (*), il a annoncé un plan de bataille articulé autour d’une étude complémentaire.

“Par soucis de vérification, l’Office de protection contre les rayonnements ionisants [Opri, NDLR] est en train de mener une étude complémentaire. Ces prélèvements ont été effectués mercredi et jeudi, les analyses débuteront en début de semaine prochaine.”

Pendant que ces analyses s’effectueront, un “comité technique”, comprenant des techniciens et des scientifiques va être constitué. “Il devra chercher les raisons de la concentration en éléments radioactifs des boues du lac.” Une fois la réponse à cette question connue, et dès que les résultats des analyses complémentaires seront disponibles, “le groupe de travail se réunira à nouveau”. Michel Dienfenbacher estime que cette nouvelle réunion pourrait se tenir dans trois semaines.

“Le plus vite possible”

Evidemment, l’Etat comme le Conseil général sont pressés par le temps. “Notre souhait est d’aller le plus vite possible.” Mais ils affirment tous deux vouloir prendre une décision, quelle qu’elle soit. “Si nous remettons le lac en eau, ce sera parce que nous aurons acquis l’intime conviction qu’il n’y a vraiment aucun danger.”

En revanche, l’Etat et le Conseil général ont soigneusement éludé les questions concernant les aspects financiers de cette pollution radioactive. “Avant de parler des conséquences économiques et des responsabilité, nous voulons d’abord tout mettre en oeuvre pour expliquer le phénomène.”

Pour l’instant, l’ensemble des parties concernées, à part les associations de protection de la nature, semblent être sur la même longueur d’onde.

La manière d’éviter les questions de responsabilité, du moins en public, semble au contraire indiquer que ce sujet n’est pas aussi consensuel. Le Conseil général a d’ores et déjà indiqué qu’il n’avait pas de responsabilités dans l’affaire.

Une partie à trois

COGEMA assure “effectuer des contrôles systématiques de ses rejets qui sont d’ailleurs parfaitement conformes aux normes réglementaires”.

L’entreprise ne “souhaite pas non plus se voir mise en cause allusivement, ou de manière tendancieuse”. Il reste l’Etat qui édicte les normes et qui est responsable de la police de l’eau. Entre les trois la partie ne fait que commencer.

(*) Cette réunion regroupait les services de l’Etat (DRIRE, DDASS, DDAF, sous-préfecture de Bellac), les services du Conseil général, la députée, l’Uroc. COGEMA, les experts de l’Opri, du CNRS, les maires des communes de Razès, Compreignac, Saint-Pardoux, Saint-Symphorien-sur-Couze et le président de l’Epic de Saint-Pardoux. [retour]

Patrice HERREYRE, populaire du centre du 24 octobre 1998.
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