Droux

Voici l’endroit qui m’a le plus marqué. D’abord parce-que mes parents y étaient instituteurs, ensuite parce-que ses alentours formaient un terrain de jeux incomparable. Elle était formée de cinq classes accollées à un long couloir latéral. Ce couloir carrelé donnait plein nord et rendait toujours une impression de froid qui engageait malgré tout à entrer dans les classes. En effet la chaleur des poêles à bois, l’odeur accueillante du parquet et de l’encre mettait tout de suite à l’aise, malgré la sévérité et le sérieux dûs aux lieux. C’était l’époque où mon père confectionnait l’encre dans une grande bouteille à partir de cachets violets, on s’en mettait plein les doigts avec les plumes sergent major. Puis vinrent les stylos plumes puis pointes bic et quelque chose de magique s’évanouit.
De chaque côté du bâtiment se trouvent les préaux, les deux cours de récréation sont séparées par une haie de tuyas afin que filles et garçons ne partagent pas les même jeux, cela aussi a changé maintenant.
Construite en 1956, abandonnée par l’Education Nationale il y a une dizaine d’années, l’école a été reprise par la commune et, complètement réaménagée, après avoir hébergé l’usine SETEXUP elle est occupée maintenant par d’autres ateliers mécaniques.